Victoire Martinet, alias MiniMic, à l’assaut de l’Atlantique

Ghizlene Taleb, October 23, 20219 min
EntrepreneuriatPromo 2009

"La voile est un sport dans lequel la femme peut s'exprimer, avec sensibilité et ténacité." Florence Arthaud

Bonjour Victoire. Que retenez-vous de votre lycée, Saint-Stan’ ?

J'ai réalisé tout mon collège et mon lycée à Saint-Stan’. Dans l’établissement, j’étais très impliquée dans les différents projets existants : J’ai participé au PAE, je suis allée en Angleterre puis en Argentine avec Madame Rondot (prof d'espagnol) et Madame Bouvier (prof d'anglais). Ce voyage est mon plus beau souvenir du lycée, car j'y ai rencontré et tissé des liens assez forts avec ma correspondante argentine, que j’ai eu l’occasion de revoir plusieurs fois par la suite. Durant mon année de terminale, j'ai participé au trophée des lycées et, étant membre du BDE, j’avais organisé le bal de promo. J’ai beaucoup profité de mes années lycées, que j’évoque souvent avec ma bande de l’époque : notre groupe s’appelle même “Saint-Stan’ Forever” !

D’un point de vue scolaire, qu’est-ce qui vous animait ?

Au lycée, j’adorais les langues et j'étais fan de maths ! J’ai d’ailleurs choisi la spé maths en terminale. Le goût pour cette matière tient sûrement du fait que j’ai eu des profs passionnés et passionnants : Monsieur Bregeon, Monsieur Pendu, et Monsieur Lepoittevin. Ainsi, lorsque j’ai obtenu mon baccalauréat scientifique, j’ai poursuivi en prépa scientifique à Stanislas (Paris) puis j’ai intégré l’ENSTA Paris. 

Qu’avez-vous fait après avoir fini le cycle ingénieur ? 

En fin d'école d’ingénieur, je me suis rendu compte que j’avais reçu un enseignement très spécifique et théorique, et que je n’avais pas assez élargi mes connaissances. Je savais aussi que la filière d'excellence à la sortie de mon école était la recherche, dans laquelle je ne me projetais pas du tout. Souhaitant me diversifier et compléter ma formation, j'ai intégré le parcours grande école de l'ESSEC (en admission sur titre) en 2014.

Qu’avez-vous étudié à l’ESSEC ?

J’ai suivi un cursus assez généraliste pendant deux ans.  J’ai rejoint la Chaire “Grande Consommation”, une filière comportant beaucoup de marketing et de RSE (comment réinventer la consommation de demain ?). Aussi, j’ai eu l’occasion d’aller sur le campus de Singapour, expérience très enrichissante !

Où travaillez-vous aujourd’hui ?

J’ai rejoint "JobTeaser'' en 2017. C'est une start-up tech dans le secteur du recrutement et de l'orientation qui fait partie du Next40 aujourd’hui. Sa mission principale est d'aider la nouvelle génération à trouver sa voie et à s’orienter correctement. 

Concrètement, comment JobTeaser fonctionne ?

Une plateforme permet aux étudiants de trouver un stage de fin d'études, un emploi, ou de s’orienter  grâce à un jobboard, des outils psychométriques et du contenu relatif à la vie des entreprises, aux métiers d’aujourd’hui et de demain... 

JobTeaser met à disposition cet outil auprès des universités pour qu’elles “digitalisent” leurs services et gèrent plus facilement leur contenu, leurs forums, les offres de stages, les rendez-vous avec des conseillers d'orientation….

Quel est votre rôle dans cette entreprise ?

Je suis Product Operations Manager. Je fais le lien entre l'équipe technique et l'équipe commerciale. À travers la coordination entre les designers, les développeurs, le support, et le service client, je m’assure que les fonctionnalités de notre plateforme correspondent bien aux besoins exprimés par les utilisateurs. 

C'est un job très polyvalent, à la fois technique et relationnel, qui m’a permis de développer mon leadership. Aujourd’hui, je suis capable d'exprimer et de défendre clairement mes idées auprès de publics variés : directeurs, clients, collaborateurs... Je suis en contact permanent avec de nombreux interlocuteurs qu’il faut coordonner malgré leurs quotidiens très différents : j’ai appris à m’adapter à un développeur tout autant qu’à un commercial.

Quel est votre point de vue sur la tech  ?

C'est un secteur en pleine expansion, que je trouve passionnant. Avec la tech on peut s'atteler à n'importe quel problème et le révolutionner, notamment des problématiques sociétales. Par exemple, chez JobTeaser, on aide les étudiants à s’épanouir dans leur métier et on décuple le travail des services carrières en leur faisant gagner du temps et en leur permettant de se consacrer pleinement à des tâches à forte valeur ajoutée.

Avez-vous un projet qui vous tient à cœur ?

J'ai pris une décision importante l'année dernière : participer à la Mini Transat en 2023 ! La Mini Transat est une traversée de l’Atlantique en solitaire, en course, sans aucun contact avec la terre, sur des mini bateaux à voiles de 6,50m !

Cette décision m’a poussée à déménager à Lorient, tout en gardant mon poste chez JobTeaser grâce au télétravail. 

C'est vraiment un projet de vie auquel je vais me consacrer corps et âme pendant les deux prochaines années.

Qu’avez-vous mis en place jusqu’ici pour préparer votre départ ?

J'ai déjà acheté le bateau, ce qui n'est pas une mince affaire, et je l’ai mis à l'eau cet été. J'ai fait une première course en double au mois d’août : Les Sables / Bilbao / Les Sables. C’était ma première vraie expérience du large !

Depuis, je m'entraîne régulièrement et la prochaine étape sera de partir en mer en solitaire. 

En ce moment, je me consacre à donner de la visibilité à mon projet, surtout à travers mes comptes Instagram et LinkedIn

Ça me paraît encore très ambitieux, il me reste encore beaucoup de choses à faire et à me prouver avant de prendre le départ de cette course en 2023. 

Sur ces courses, on est complètement coupé du monde, sans même un téléphone satellite. Il faut tout gérer seul et aller chercher des ressources au plus profond de soi !

Rencontrez-vous des difficultés ?

La MiniTransat représente un budget de fonctionnement assez conséquent, notamment à cause de nombreux frais fixes, aux alentours de plusieurs dizaines de milliers d'euros par an. Il me faut donc trouver des sponsors ! Tout cela prend du temps, surtout que je fais tout toute seule. 

Que proposez-vous à vos sponsors potentiels ?

Ce qui est intéressant dans le sponsoring voile, c’est de construire les prestations avec les partenaires. Il ne s’agit pas simplement de mécénat ! Avoir un bateau à ses couleurs peut se traduire de différentes manières.  Si l’entreprise a de forts besoins en com’ interne par exemple, on peut fédérer ses collaborateurs autour du projet, en organisant des conférences inspirantes, une projection, une régate virtuelle, un offsite sur le village départ, etc. Si c’est davantage des besoins externes (marque employeur, communication B2B/B2C) alors on pourra réaliser une banque image, tourner une vidéo, faire naviguer des clients, bénéficier des retombées média de l’événement, etc. Tout est envisageable !

Je fais ainsi appel aux anciens de St-Stan' ! Si mon aventure vous parle ou si vous souhaitez m’aider, n’hésitez pas à me contacter !

Dossier de sponsoring

Avez-vous un message à partager ?

Il ne faut pas hésiter à se lancer dans quelque chose qui paraît impossible, car si on y croit, qu'on se donne les moyens et qu'on prend le problème étape par étape, on peut vraiment réaliser des grandes choses.

Je suis vraiment quelqu'un d'ordinaire qui a envie de se lancer à l'assaut d'un défi extraordinaire. Si c’est possible pour moi ça peut l’être pour tous, chacun peut avoir son défi extraordinaire à lui !

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