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Portrait d'Eric Desbruères, Président de l'Amicale (Partie 1/2)
Le président actuel de l’amicale Saint-Stanislas, Eric Desbruères vous livre son portrait. Enseignant, directeur adjoint et aujourd’hui chef d'établissement, il aime s’engager pour des causes altruistes.
Parce qu’il est difficile de décrire, en quelques mots, toute une vie, une sélection de mots-clés se montrera, peut-être, plus exhaustive.
Humanité :
Si je devais résumer ce qui m’a marqué à Saint-Stanislas en un mot, je dirais : humanité. J’insiste beaucoup là-dessus et pour moi c'est important et fondamental. Cela fait écho à une question de foi personnelle. J'ai cheminé dans ma foi : elle a marqué mon enfance, adolescent j'allais à la messe, étudiant j’y allais occasionnellement car c’est l'époque où l’on pense pouvoir se construire/affirmer ses convictions sans recourir à l’institutionnel ou au rituel, et puis, un jour on y revient, encore plus fort. Plus on avance dans le temps, plus cela est le cas car on y trouve un sens profond qui éclaire beaucoup la vie et lui donne sens.
Aujourd’hui, en tant que directeur d’un collège à Rezé, je m’y retrouve complètement car il y a l’humain au quotidien, dans toute sa diversité. C'est pour ça que j'insiste sur l'humanité, parce que les souvenirs que j'ai de Saint-Stan, avant les murs, sont ceux liés aux personnes.
Je me souviens de la grande figure de Michel JANIN, Responsable des niveaux de 6ème, 5ème et 4ème, époque ou le vocable de « préfet de division » avait encore cours. Derrière sa fonction, j'ai toujours vu une figure paternelle, humaine. Il faisait preuve de bienveillance, par son regard, par sa présence, aussi discrète soit-elle…
Et ce n'est pas le seul à Saint-Stanislas : je pense également à Madame MOREAU qui s'occupait de la pastorale à l'époque. Cette humanité je l’ai aussi ressentie chez bien des professeurs : Émile LUCAS, Christine CLASQUIN, Christiane BOURASSEAU, Christophe BARDON...
Bienveillance :
Franchement, pour moi, la bienveillance et la confiance qu'on donne aux jeunes, y compris quand on a des situations lourdes à gérer, encourage le jeune.
L’espérance doit nous guider, rien n’est écrit d’avance. C’est de cette façon qu’on peut l’aider à évoluer ou à se corriger.
Transmission :
Pendant mes huit années dans l’établissement, j’ai ressenti l'accompagnement, celui qui m'a donné confiance. Et ça persiste encore aujourd’hui. J'ai remarqué qu’à Saint-Stan, il y a un état d'esprit particulier et une curieuse transmission de cet état d’esprit qui continue.
Quand je vois les jeunes du BDE aujourd'hui, je me revois adolescent, je retrouve le Saint-Stan de l'époque avec quelque chose d'intemporel, dans le sens positif.
C'est assez intéressant à observer d'un point de vue sociologique parce qu'au jour d'aujourd'hui, il ne doit rester peut-être qu’un prof de ma génération. Pourtant, quand on parle du fondamental, vous avez l’impression que rien n'a changé, que l’essentiel a été sauvegardé et perpétué d'année en année.
Et la notion de transmission est aussi importante à titre personnel : transmettre sa foi, ses valeurs, sa joie de vivre, son espérance en l’avenir. Cela va de pair avec le partage, et c’est humain.
Histoire :
L’établissement fondé en 1829 avait une tendance monarchiste. À ne pas interpréter au sens politique d’anti-républicain mais plutôt au sens vendéen : celui d’une communauté humaine, structurée sur tous les plans, économique, social, avec des fondements solides, chrétiens évidemment, et une capacité d’innovation que l’on observe encore aujourd’hui. Leur lutte renvoie à l'attachement et à la défense de fondamentaux. Leur soulèvement historique n’a pas tant été la défense d’un « ancien régime » par conservatisme, que l’opposition à un système qui imposait un modèle sociétal nouveau sans autre alternative que la destruction de principe et absolue de l’ancien, sans rien proposer de « révolutionnaire »d’ailleurs…
Le projet de fondation de Saint-Stan, c’est cette union de la tradition et de la modernité.
Souvenirs :
Saint-Stan, quand j'y vais, c'est l'élève qui y retourne et au moment où la sonnerie retentit, je me revois adolescent.
Lorsque je suis devenu professeur d’histoire il y a vingt ans, j’aurais pu être tenté d'enseigner à Saint-Stan mais je n’avais pas envie de mélanger ma vie professionnelle avec mon adolescence.
J’étais sorti de l’établissement et je me suis fixé une règle : je reviendrai pour aider les jeunes, pour partager. Je n’avais surtout pas envie de perdre mes souvenirs.
Dualité :
Dans ma personnalité y a deux dimensions :
J'aime avancer, c’est très clair. J'étais habitué à ça en famille et c'est ce qui m'a amené à la fonction de chef d'établissement. D'ailleurs, un établissement continue à vivre parce qu'on innove et pas parce qu'on est replié sur une histoire qui peut être vite « mythifiée ». Il faut avancer ! Tous les fondateurs de nos écoles étaient des visionnaires pas des conservateurs arc-boutés à la tradition par principe !
En même temps, mon autre côté, qui a survécu de mon adolescence, me fait aimer beaucoup les moments de solitude, de grand calme, où je me retrouve avec moi-même. J'ai besoin de m’imposer ces temps de ressourcement parce que je suis dans une vie qui fonce mais on peut pas foncer tête baissée perpétuellement. Il faut des pauses : famille, amis, Église, et… aussi Saint-Stan pour moi !
Engagement :
Après avoir passé huit ans à Saint-Stanislas, j’ai fait ma maîtrise d’histoire à Nantes pendant quatre ans. Puis, l'année suivante, je prépare le concours et là je me retrouve en formation avec Stéphanie LE CHEVALIER, une ancienne de Saint-Stan qui venait d’intégrer l’amicale. Elle m’a proposé de rejoindre l’Amicale et je me suis dit pourquoi pas ?
L'amicale, dans les premiers temps, c'était le plaisir de revenir, qui est devenu très rapidement engagement. Aujourd’hui, je suis président, après avoir porté et partagé différentes responsabilités.
Et si j’en suis là, je dois beaucoup à ma famille, ainsi qu’à l'établissement. En intégrant l’association, j’ai pu lui rendre service, sous une forme différente, et lui restituer ce qu’il m’a donné car j’en suis très reconnaissant.
Reconnaissance :
Ce terme est polysémique :
Rendre ce qu'on nous a donné (même si quand on donne quelque chose, par définition, c'est de la gratuité).
Savoir reconnaître l'autre, ne pas l’ignorer.
À suivre…