Le marketing de grande consommation chez PepsiCo : aperçu du monde du marketing avec Arnaud Fronty

Ghizlene Taleb, February 23, 20229 min
EmploiPromo 2006

Brand Building, Brand Development, marketing mix… Autant de termes liés au marché et à la structuration de ce dernier. De grands enjeux sont à relever par les marketeurs afin de promouvoir les produits de grande consommation tout en prenant en considération les tendances du marché. Un parcours marchand, à découvrir sans plus attendre…

Bonjour Arnaud. Peux-tu te présenter ? 

J'ai été élève à St-Stan’ de la fin de la quatrième à la terminale et j'y ai passé mon BAC S en 2006.

Que t’évoques Saint-Stan’ ?

J'ai plein de souvenirs à St-Stan’. Entre les cours de techno où on poussait un peu les limites sur l'utilisation du fer à souder, les cours de théâtre avec notre super prof, le cours de philo avec l'un des meilleurs enseignants que je n’ai jamais eu, les innombrables parties de ping-pong sous le préau, le cours de musique sur les bruitages de film, le voyage en Espagne où j'ai rencontré des amis chers, le concours régional des TPE (où on a fini 3èmes quand même !) et ses expériences insolites… Il y en a tellement !

Où t’es tu formé en post-bac ? Dans quelle spécialité ?

J'ai quitté Nantes pour suivre une formation en Prépa école de commerce à Versailles à Notre-Dame du Grandchamp. Des années difficiles avec un niveau très élevé mais qui m'ont permis d'intégrer une grande école, Neoma Business School à Reims. J'y ai étudié pendant quatre ans en me spécialisant dans le Marketing. J'y ai aussi été vice-président du Bureau Des Élèves et j'y ai rencontré des personnes formidables dont mon épouse. 

Tu as réalisé ton stage de fin d’études au sein de la multinationale Unilever. Quelles missions t’ont été confiées ? Comment as-tu vécu cette expérience professionnelle ?

C'était une expérience très enrichissante. Unilever est un groupe particulièrement formateur pour un stage, notamment en marketing. L'entreprise est très structurée avec des process clairs et des marques variées et intéressantes. J'ai eu l’opportunité de développer mes compétences sur l’ensemble des missions d'un assistant Chef de Produit pendant 2x6 mois, d’abord en stage puis en CDD. Entre analyses de marché, découverte du P&L, gestion des activations, développement de packaging et lancement d'innovations, l’éventail de sujets était très complet. Un peu plus tard, j'ai eu l’opportunité d’accompagner des étudiants dans leurs choix de premier stage. Beaucoup étaient attirés par les start-ups, qui sont très attrayantes mais que je leur recommandais d’intégrer plus tard et non en premier stage. Avoir une expérience dans un grand groupe sur son CV est un avantage non négligeable dans un parcours professionnel, notamment pour rassurer sur le fait qu'on a la tête bien faite, des bases solides et la capacité de travailler sur des sujets très diversifiés. 

Quand as-tu confirmé ton souhait de travailler dans le marketing grande consommation ?

J'ai toujours été attiré par les publicités étant plus jeune. Je me rappelle que mon père voulait toujours zapper au moment des publicités, mais moi j'adorais ça. Pouvoir influer sur la consommation des gens me fascinait. J'ai donc laissé les mondes de la finance ou de l'audit pour foncer en Marketing. J'aimais le concret et pouvoir travailler sur quelque chose que je pouvais tenir entre mes mains donc je me suis orienté vers les produits de grande consommation.

Que représente l’entrepreneuriat pour toi ?

Je ne suis pas un entrepreneur dans l'âme. J'admire beaucoup ces grands inventeurs qui partent d'une feuille blanche, montent une boîte avec plein d’employés et réussissent. En revanche, l’entrepreneuriat en digital me parle plus, car il me semble plus immédiat. Il y a quelques années, j'ai découvert le monde du drop-shipping et j'ai vu l'opportunité de faire des produits dérivés sur ma passion, la plongée sous-marine : ScubaLibre. Mon épouse et moi avons donc lancé notre site de vente en ligne et depuis on s'est bien développé. 

Cela fait plus de sept ans que tu travailles chez PepsiCo. Comment as-tu rencontré cette chance d’être embauché chez le concurrent de Coca-Cola ? 

Après deux ans chez des acteurs de la distribution, je voulais renouer avec le marketing de marque et les activations qui vont avec. Le design, la pub, tout ça me manquait. J'ai fait des entretiens chez PepsiCo et cela a bien matché. Depuis j'ai pu évoluer dans cette superbe entreprise, en touchant à tous les niveaux du Marketing, toutes les marques (PepsiCo c'est bien plus que Pepsi !) et sur des problématiques locales, régionales ou globales. Sept ans déjà mais je ne m'ennuie toujours pas ! 

Comment est l'environnement de travail dans une entreprise américaine ?

J'ai travaillé pour des entreprises françaises/espagnoles et américaines. L'environnement côté américain est très sympa, challengeant et motivant. Tout va très vite et en plus de l'importance de la performance business, les compétences relationnelles ont une part forte dans les objectifs. Je travaille majoritairement avec des américains et il faut parfois s'adapter à leur fonctionnement, notamment en adoptant un mode de communication moins direct (moins « frenchy » en somme haha !). Mais j'ai aussi la chance de travailler avec toutes les autres régions du monde, ce qui amène à découvrir des façons de travailler différentes. 

Pouvez-vous nous décrire votre évolution de carrière ?

J’ai souvent eu l’occasion de travailler avec l’Asie, et il y a là-bas une vision inspirante du changement. C'est une culture qui le valorise et qui se concentre sur les opportunités plutôt que les problèmes. Je me reconnais beaucoup dans cette vision, je considère le changement non pas comme une variable à contrôler mais comme une constante qui créé des opportunités qu'il faut savoir saisir. Et c'est probablement ce qui résume le mieux ma carrière jusqu'à maintenant, entre réagir positivement au changement ou le créer moi-même.

Pour donner quelques exemples, après mes stages et CDD, dans la conjoncture du moment, il était difficile de trouver un poste de Chef de Produits de suite. Au lieu de changer de voie comme j’ai pu l’observer dans mon réseau pro, j'ai cherché d'autres filières en Marketing me donnant des compétences intéressantes pour revenir en Marketing de grandes marques ensuite. Je suis passé par deux ans de Marketing chez un distributeur discounter espagnol et cela a payé car je suis entré chez PepsiCo ensuite. Pour donner un autre exemple, chez PepsiCo, il y a eu une grosse réorganisation il y a quelques années. Beaucoup ont refusé le nouveau modèle, mais pour ma part je l'ai accueilli comme un moyen de me démarquer et devenir champion du changement. J'ai réussi ainsi à me créer des opportunités qui m'ont permises de rejoindre la section Europe puis Globale. Il y a une partie de chance, mais surtout une manière d'accepter le changement sans se braquer et rebondir vite pour décrocher les opportunités qui se présentent. En gestion de projet, c'est une compétence essentielle ! En plus de cela, je dirais qu’une carrière ne se fait pas seule. Il faut des mentors pour nous faire évoluer et des sponsors pour convaincre les futurs managers ou employeurs. Le réseau, que ce soit dans son entreprise, ses amis, ses agences… C'est la clé. 

Qu’est-ce que le Brand management ? A quelles problématiques doit-il répondre ?

Le brand management, c'est le travail quotidien du marketeur. Il y a majoritairement deux parties. Le "Brand Building" qui se concentre sur la construction de la marque au niveau local souvent, la gestion du mix marketing, les activations et le lancement d'innovations. Le "Brand Development" est plus en amont, souvent au niveau international, et traite de la mise en place de la stratégie de marque, son positionnement, son identité, le développement d'innovations et l’expansion dans d’autres pays. Les deux sont intéressants, ont leurs avantages et leurs limites. 

Plutôt boisson ou snack ?

Ahaha clairement snacks!

As-tu encore un lien avec les anciens de Saint-Stan ?

Oui j'ai gardé contact avec pas mal d'entre eux, notamment Gauthier de la Revelière et notre président de l'amicale, Pierre Seillier. 

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