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Le calvaire de la salle Baudet
En 1858, St Stanislas achète une maison de campagne sur les bords de l’Erdre, dite « Salle Baudet ». Des générations d’élèves, surtout pensionnaires, se souviennent être allés, en rang par trois, le dimanche, à cette maison, aux beaux jours, pour prendre l’air, se divertir, boules, quilles, cartes, damiers, lecture. Et malgré la distance à pied, le goûter qui y avait une saveur particulière.
Ce petit paradis avait sa défense, comme le paradis terrestre, on ne pouvait s’approcher de la rivière, un mur d’ailleurs en interdisait l’accès, et on devait se contenter de voir les voiles blanches glisser sur l’onde, ou les canoës poussés à vive allure par de solides rameurs maniant en cadence les avirons.
Vers 1925, le chanoine Martin, supérieur, fit aménager un plateau sportif, à grand renfort de nivellement, drainage, une large surface de 100m sur 90m, terrain de football et d’athlétisme, avec une salle de vestiaire. Une sortie en car, une fois par semaine, pour le « plein air », par tous les temps, des souvenirs de saut en longueur et en hauteur, de sueur rance, de maillots douteux et chaussures oubliées.
En juillet 1970, l’Association Propriétaire vendit à l’Etat la propriété de la Salle Baudet, située dans un périmètre destiné à l’agrandissement de l’Université de Nantes.
Cette rentrée de capitaux permit la construction du bâtiment Jules Verne, et pour compenser la perte d’un lieu de sport, la transformation en stade du jardin, et la construction d’une salle de gymnastique et de labos à côté.
En 1977, l’Université installa à la place de la salle Baudet, dans des locaux neufs, une école d’ingénieurs, l’Ecole Nationale supérieure de mécanique, devenue en 1990 l’Ecole Centrale de Nantes.
Malgré des agrandissements successifs, l’Ecole a toujours besoin de nouveaux bâtiments, et y songe sur une partie du terrain encore disponible. Or, sur cette portion, existe un calvaire, une butte de pierre surmontée d’une belle croix de fonte.
La direction de l’Ecole, et son responsable patrimoine, Jean-Pierre Regoin, ont eu des scrupules, et c’est tout à leur honneur, à se débarrasser de ce souvenir, et ont fait des recherches pour retrouver les anciens propriétaires, qui avaient probablement en des temps plus pieux, marqué leur foi sur ce territoire.
Fin 2019, ils ont pris contact avec l’Association Propriétaire, et avec l’Amicale et l’Ogec, nous avons décidé de rapatrier ce témoin historique. D’autant que l’Ecole Centrale se proposait de faire la démolition et le transfert de la croix à St Stan à leurs frais !
Ce qui a été fait au début de l’année, et nous avons installé la croix dans la partie boisée du plateau sportif, sur lequel elle veillera donc toujours, et à l’ombre de la chapelle, constituant un havre de paix et de méditation, surtout en ces moments troublés.
Une belle histoire en ces temps de Passion et de Pâques, grâce à des hommes de bonne volonté.