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Jean-Marie Beauchesne : le repère des promos 2001-2013 !

Ghizlene Taleb, November 27, 20216 min
Histoire

Se retrouver directeur d'établissement par hasard est peu commun pour un ancien cadre de l'armée et pourtant… Jean-Marie Beauchesne a pris cette mission à cœur et a su créer le cadre de la réussiste pour tous. Rencontre avec celui qui a co-dirigé Saint-Stan de 2001 à 2013 !

Les promos les plus récentes ne vous connaissent pas. Pouvez-vous nous rappeler quels furent votre carrière ainsi que votre rôle à St-Stan ? 

Je n’ai pas fait ce qu’on appelle une « carrière » à St-Stan. Je suis arrivé, un peu par hasard dans cet établissement, en 2001, pour être gestionnaire conformément à ma candidature. Et puis, sous le coup de la nécessité, le chef d’établissement de l’époque et le bureau de l’OGEC m’ont demandé de diriger le lycée. Sortant d’une carrière de trente ans dans l’armée de terre, je n’y connaissais absolument rien mais j’ai trouvé le challenge intéressant et j’ai accepté.

J’étais donc directeur adjoint, responsable du lycée. Ma mission : organiser les classes, répartir les professeurs, inscrire et répartir les élèves dans les classes, faire les emplois du temps, m’occuper avec les professeurs de l’orientation des élèves, recevoir les parents, recevoir les élèves et les professeurs… et faire la discipline !

J’avais « carte blanche » !

Quels sont vos souvenirs les plus marquants de votre passage à St-Stan ? 

Mon arrivée à St-Stan, début juin 2001, au cours de la recréation du matin, à 10h30 ! Une meute de 800 élèves au moins, courant dans tous les sens en criant leur joie de vivre !! J’ai renoué brutalement avec de très vieux souvenirs ! Mais j’ai trouvé l’ambiance sympa et cela m’a plu.

Mon deuxième souvenir est la préparation de ma première rentrée, aidé de quelques profs compatissants ! j’ai cru exploser avec le monceau de données à traiter et de connaissances à assimiler ! et les emplois du temps ! faits quasiment à la main !!!

Et puis ce fut la découverte des profs et de la réalité de leur métier, mon admiration devant leur conscience professionnelle, leur attachement pour leurs élèves et le suivi de leur scolarité.

Et enfin la découverte des élèves ; un monde que je ne connaissais absolument plus ! c’est ainsi que j’ai vu, ébahi, débarquer dans mon bureau, deux jours après la rentrée, deux déléguées de classe, Aude et Agnès, pour me demander l’autorisation de repeindre (?) la cafétéria (??) !! Ce fut le début de mes surprises.

J’ai trouvé que les élèves avaient peu de moyens de se faire entendre ou de prendre des initiatives. J’ai donc créé le BDE et placé des élèves à sa tête. Dès le départ, Pierre Seillier s’est révélé comme l’animateur principal du BDE dont il a été membre actif (secrétaire puis président) pendant tout sa scolarité au lycée.

Goûter de Noël 2013

À l’époque, je redécouvrais la société civile et je devais «civiliser» mes « mœurs » militaires ! Pas facile de quitter une institution parfaitement normée avec grades et discipline, pour une société civile qui s'affranchit à grande vitesse des règles traditionnelles.

Il a fallu que je compose sans rien lâcher de ce qu’il me semblait important. J’ai appliqué les savoir-faire qui étaient les miens. Parfois avec une certaine rudesse mais toujours avec un attachement sans cesse renouvelé pour les élèves. Car c’est bien là mon grand souvenir : un groupe humain disponible, dynamique et joyeux, d’une diversité et d’une richesse extraordinaire. Beaucoup de misères aussi, des drames, des difficultés mais beaucoup de courage et de volonté.

Comment définiriez-vous l’esprit Saint-Stan ?

C’est sans doute ce qui caractérise ce lycée : St-Stan c’est sympa ! tout le monde évolue dans ces vieux bâtiments où il s’est passé tant de choses, avec une belle chapelle au centre, Le Bon Dieu est tout proche ! il y a une âme à St-Stan, qui donne aux élèves des racines et des ailes ! Chacun peut s’y construire et même s’y reconstruire !

Vous avez joué un rôle très important pour de nombreux lycéens notamment pour leur orientation professionnelle. Ceux qui en parlent, se rappellent d’une question à laquelle vous les invitiez à répondre : Qui suis-je ? Cette question est fondamentale dans la culture chrétienne… Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Au lycée, les jeunes ont trois ans pour devenir de jeunes adultes et se déterminer pour choisir des études supérieures ! sur quoi fonder son ou ses choix sinon sur ses goûts, ses rêves et ses aptitudes ! d’où l’importance de se connaître (qui suis-je ?), ce qui est très difficile, ou tout au moins d’avoir une réflexion sérieuse sur soi.

Dès lors dans un lycée chrétien, cette réflexion est à rapprocher du projet de Dieu à notre égard : comprendre que l’on est Quelqu’un, avec une personnalité unique, dotée de qualités et de défauts, et de talents ! et qu’on a le devoir de faire fructifier ces atouts avec confiance. Et je rappelais souvent aux élèves qu’un jour ils se poseraient cette question : qu’as-tu fait de tes talents ?

L’orientation doit se faire également à la lumière de l’Évangile !

Comment analysez-vous la société en 2021 ?

Mon constat est amer : je suis triste, déçu et très inquiet. Ma génération a été, volontairement ou non, incapable de transmettre les valeurs qui sous-tendaient notre civilisation !

La religion qui a façonné notre pays est ignorée maintenant par une majorité de gens, qui dès lors est ignorante de nos racines ;

La cellule familiale, cellule de base de notre société, lieu de la filiation et de la transmission, a été galvaudée et explosée ; le mariage, acte central de l’intégration de la famille dans la société, est, lui aussi, galvaudé, éludé voire méprisé.

Dois-je aussi évoquer la crise migratoire qui ne débouchera pas sur des lendemains qui chantent parce que la « diversité », mal ou pas intégrée, ne constituera plus une chance mais sera un facteur de haines. Et je passe sur l’emprise des médias et d’internet où la pornographie est accessible à tous !

La société est bien malade de la perte de nos repères et de la violence !

Au regard de l’évolution du monde professionnel et de la société prise dans sa globalité, quel conseil donneriez-vous à un jeune de St-Stan pour être utile aux autres et à la société ? 

Arrivant à suivre, peu ou prou, les parcours de pas mal de mes anciens élèves (filles et garçons), je suis très admiratif de ce qu’ils ou elles accomplissent pour la plupart !

Beaucoup ont suivi, ô combien ! ma recommandation (plus facile à faire qu’à réaliser, il est vrai), mais que je renouvelle : être généreux de soi-même et donner le meilleur !

À ce petit jeu, j’ai trouvé parmi mes élèves mes maîtres en humanité !

Et je vous invite, grâce à cette amicale et ses réseaux, à rester liés et vous inspirer des exemples que vous pouvez vous donner mutuellement. Tout est bon à prendre, il n’y a rien à jeter !

Stan-Ac' 2004

Le mot de la fin ? 

Vous êtes tous formidables ! Restez fidèles à votre jeunesse et à vos racines !