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Hugues-Olivier Le ROUX, la pharmacie, le marketing et les États-Unis
Se chercher, s'écouter, se donner les moyens et enfin se trouver. Le parcours d'Hugues-Olivier Le ROUX est un exemple de persévérance. Insatisfait des postes occupés et souhaitant trouver le job de ses rêves à l'étranger, il a amélioré ses points faibles jusqu'à devenir salarié dans l'industrie pharmaceutique aux Etats-Unis.
Bonjour Hugo. Pouvez-vous nous raconter vos années Saint-Stan' ?
J'ai fait Saint-Stan’ de la sixième à la terminale et, évidemment, j’en garde un très bon souvenir. D’ailleurs, je suis resté fortement en contact avec mes amis “St-Stan” et c’est assez marrant de voir qu’à un moment ou un autre, la majorité d'entre nous a vécu une expérience à l’étranger.
En classe de seconde, bien que souhaitant déjà m'orienter vers un baccalauréat scientifique, ma curiosité m'a poussé à explorer l’option "économie". Expérience enrichissante, mais disons que les équations chimiques me parlaient déjà beaucoup plus!
Honnêtement, j'étais un élève assez moyen et j'ai obtenu mon bac S en 2004 (mention AB) en restant dans le peloton sans faire trop de vagues. Avec le recul, cela doit relever du fait que je n’appréciais pas le caractère généraliste de l'enseignement reçu. Je considère que dans l’enseignement supérieur, en se spécialisant, on se révèle : lorsque je suis arrivé en faculté de pharmacie, j'ai directement accroché et c’est à partir de ce moment que je me suis bien plus impliqué.
Quels choix avez-vous opérés pour vos études supérieures ?
J’ai suivi un cursus universitaire en pharmacie (Filière Industrie Pharmaceutique), puis en parallèle de ma sixième année de pharma, j’ai complété un Master 2 à l'IAE de Nantes, dédié au marketing des produits et services de santé.
Quels souvenirs gardez-vous de vos années d’études supérieures ?
Lors de ma vie étudiante, j'ai découvert l’engagement associatif en adhérant au BDE (“Corpo”) de la faculté de pharmacie. J’y suis resté cinq ans, pendant lesquelles j'ai été secrétaire, VP Com’, trésorier puis président. Ce fut une expérience très enrichissante, tant sur le plan humain que managérial (équipe d’environ trente personnes, budget supérieur à 100 000 euros/an). Ça a aussi été une expérience syndicale forte : on a porté et défendu des réformes au niveau local comme au niveau national en partenariat avec les autres BDE et syndicats étudiants. À mon époque, le sujet brûlant était la réforme Licence-Master-Doctorat. Évidemment, quand on évoque les années étudiantes, il y a aussi la vie nocturne et festive!
Vous-êtes vous engagé autrement ?
Dans le cadre des mes actions associatives, j'ai pris connaissance du “Student Exchange Program” développé par la fédération internationale des étudiants en pharmacie. Trois mois plus tard, j'étais en Egypte (Alexandrie) pour un stage industriel de deux mois. À mon retour, j’ai souhaité devenir le représentant local pour la promotion et l'accueil d'étudiants étrangers sur la zone Ouest de la France.
On a tous pu bénéficier à un moment d'une perche tendue ou d'une passerelle. Il me paraissait donc important d’essayer de rendre la pareille.
Pourquoi avoir choisi de compléter la formation scientifique par des bases de marketing ?
Au cours du cursus universitaire “Industrie Pharma”, il est assez fréquent d'obtenir une compétence supplémentaire via un Master 2 spécialisé. Très souvent, les étudiants optent pour une grande école parisienne.
De mon côté, j'avais vraiment pris le parti de rester sur Nantes. Avec du recul, je considère que la principale valeur ajoutée des écoles parisiennes réside dans leur capacité à offrir un réseau, ô combien important lors de la recherche d’un stage ou d’un premier emploi. L’alumni de l’IAE s’est, depuis, bien développé et je témoigne fréquemment de la force de ce réseau.
Une fois diplômé, j’ai rejoint Sanofi. L'expérience dans le grand bain du “marketing-pharma” n’a pas vraiment collé à mes attentes et ma personnalité. J'étais probablement trop jeune et peut-être pas assez préparé au monde professionnel !
Dans quel secteur vous êtes-vous redirigé par la suite ?
J'ai rejoint une agence de communication spécialisée dans la presse médicale pendant un an, toujours sur Paris. Cela m’a ouvert de nombreuses perspectives et m’a permis de saisir les tenants et les aboutissants de la communication scientifique dans le monde de la santé, mais je me suis vite rendu compte que cela ne me correspondait pas non plus. Donc, après deux ans dans le monde du marketing et de la communication scientifique, j’ai décidé de donner un angle différent à ma carrière. Le souhait de “vivre à l’étranger” a commencé à se faire de plus en plus sentir, coïncidant avec mon envie d’un nouveau départ professionnel. Toutefois, ne parlant pas bien anglais, j’ai rapidement pris conscience que cela relevait de l’impossible.
Quelle stratégie avez-vous décidé d’adopter afin d’atteindre votre objectif ?
Je suis retourné “derrière le comptoir” en pharmacie d'officine dans les quartiers touristiques de Paris afin de pratiquer quotidiennement l’anglais. Trois ans plus tard, la passerelle pour partir à l’étranger ne s'était toujours pas présentée, on me reprochait de ne pas assez bien maîtriser l’Anglais .
Frustré, en 2015, j’ai entrepris de partir en Australie avec ma conjointe grâce à un permis vacances-travail. Là, je me suis retrouvé barman-serveur ; l'immersion linguistique était garantie.
À notre retour, la perspective d'une vie à l’étranger s'est concrétisée, nos profils étaient devenus plus attractifs. Quatre mois plus tard, nous étions repartis.
Quelle a été votre destination ? Avez-vous pu vous concrétiser d’un point de vue professionnel ?
Arrivé aux États-Unis, j’ai postulé dans l’industrie pharmaceutique.
Je tiens à souligner le fait que le marché du travail est radicalement différent : les études supérieures coûtent très cher aux U.S., engendrant un réel besoin de diplômés en provenance de l’étranger. Ainsi, à mon arrivée, je présentais une aubaine pour les entreprises parce que j’étais doublement diplômé, j’avais plusieurs années d’expérience à mon actif et je maîtrisais la langue. On m’a donné ma chance en tant que consultant.
Votre avis sur ce statut ?
Le meilleur moyen d'apprendre très vite en arrivant à l'étranger (et en général dans le monde professionnel), c'est de faire des activités de consulting. Cela vous expose de manière accélérée à une multitude de problématiques aussi diverses que variées ; de ce fait on progresse et on apprend très rapidement.
Êtes-vous encore consultant dans l’industrie pharmaceutique ?
Non. Au bout de deux ans, j'ai été contacté par une société française dont l'une des filiales est basée aux USA.
Être Français au sein d’une filiale américaine est une réelle valeur ajoutée, et s'avère être bénéfique pour les équipes de chaque côté de l'Atlantique.
Je conseille aux personnes cherchant à acquérir une expérience à l’étranger de postuler dans des succursales françaises. A formation et expérience équivalentes, ces sociétés préféreront probablement la personne maîtrisant la langue et la culture française. C’est un avantage compétitif, une aubaine considérable !
En quoi consiste votre poste dans cette entreprise ?
Je suis en charge des affaires réglementaires. Mon métier regroupe toutes les activités liées à l’enregistrement et au maintien des autorisations de mise sur le marché (AMM) de médicaments dans le respect de la réglementation.
Au quotidien, mon travail consiste à être l'intermédiaire entre les équipes de l’industriel pharmaceutique et les autorités de santé, qu’elles soient canadiennes, américaines, françaises… Mon métier actuel est loin du marketing et se rapproche davantage du droit : il existe toujours une loi même si son interprétation dépend ensuite des spécificités de chaque produit. Mon rôle est de faire coïncider les deux.
Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?
Aujourd’hui, grâce à mon métier, je mesure la rigueur de la recherche scientifique, la rigueur associée au développement de chaque candidat médicament, et la rigueur des autorités de santé dans le cadre de leur évaluation d'une demande d’AMM. C'est un environnement extrêmement complexe, en perpétuel mouvement et très stimulant. La crise sanitaire à laquelle nous faisons tous face aujourd'hui en est un très bon exemple. Il est incroyable d’observer de près l’effervescence mondiale et la concentration des efforts pour développer des solutions contre la pandémie de Covid-19.
Avez-vous une devise ?
Oui j'en ai trois:
“Nothing personal, just facts”. Il faut savoir faire la part des choses.
"Quand on vient en réunion, ne pas venir avec un problème mais avec une solution".
“Être sérieux sans se prendre au sérieux”. C'est vraiment un état d'esprit qui m'anime.
Enfin, entretenez-vous toujours un lien avec Saint-Stan’ ?
Oui, mes parents s’impliquent dans Stan-Afrique et je trouve la persistance de l’association fabuleuse. Ils ont fait plusieurs voyages, parrainé des enfants, repeint des écoles, envoyé des paquets, réalisé des collectes de fonds… Ça porte des messages forts et des valeurs que j’apprécie et qui me tiennent à cœur.
https://www.linkedin.com/in/hugo-le-roux-7674a530