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Clément Hamon, un "manager de la douleur"

Ghizlene Taleb, November 14, 20219 min
EmploiPromo 2007

Depuis la réforme du premier cycle des études de santé en 2020, les voies d'accès aux professions médicales se diversifient : PASS, LAS, Biologie, STAPS... L'occasion, pour certains, de s'engager dans un cursus en kinésithérapie. Zoom sur ce métier avec Clément Hamon.

Bonjour Clément. A quelle période as-tu fréquenté Saint-Stan’ et quel parcours as-tu suivi ?

Bonjour, je suis Clément Hamon, j’ai 32 ans, père de deux merveilleuses petites filles de huit et cinq ans, je suis masseur-kinésithérapeute et passionné de course à pied. Nous vivons à Saint-Michel-Chef-Chef et j’exerce mon métier dans un cabinet à Saint-Viaud.

Je suis arrivé en seconde à St-Stan où j’ai été interne jusqu’à l’obtention de mon Bac S (option SVT) en 2007.

Avec du recul, qu’estimes-tu avoir appris et retenu de tes années dans l'établissement ?

À l’internat, tout d’abord, l’esprit de solidarité et de la vie en communauté. J’en ai gardé aussi des amis précieux que je côtoie toujours aujourd’hui.

Plus globalement, et avec du recul, car ce n’était pas forcément évident à l’époque, quand on a 16 ans, j’ai appris à St-Stan le goût de l’effort et l’importance du travail personnel pour réussir par la suite.

Vers quelle filière t'es-tu orienté après le bac ? Pourquoi ce choix ?

Après le bac, je souhaitais intégrer une école de kinésithérapie. 

En entrant au lycée, jamais je n’aurais imaginé faire des études dans le domaine de la santé. Mais un accident de sport et la rééducation qui s'ensuivit m'ont fait découvrir le métier de masseur-kinésithérapeute. Après de longues discussions avec mon kiné de l’époque, Gilles Vailland, j’ai accepté de faire une semaine de stage découverte avec lui lors de vacances scolaires pendant mon année de 1ère S. Cette semaine validera définitivement mon choix de faire ce métier.

Et pour l’anecdote, sept ans plus tard, ma première expérience professionnelle sera le remplacement de Gilles pour ses congés, puis je deviendrai son assistant-collaborateur un an plus tard ! Une vraie belle rencontre avec Gilles qui me transmettra également sa passion pour la course à pied !

Comment se sont déroulées tes études ? 

Les études de kinésithérapie ont évolué depuis l’obtention de mon diplôme, et c’est une bonne chose, je pense. Aujourd’hui les étudiants sont obligés d’intégrer un cursus universitaire (PASS, L1 accès santé ou encore STAPS) avant d’entrer pour quatre ans minimum en école de kinésithérapie.

En 2007, après mon bac, l’entrée en école se faisait majoritairement par concours propre à chaque école. J’ai donc préparé ce concours pendant deux ans à l’Institut Régional du Sport et de la Santé (IRSS) à Nantes et passé une dizaine de concours chaque année.

J’ai ensuite intégré en 2009 le Centre Européen d'Éducation en Rééducation et Réadaptation Fonctionnel (CEERRF) à Paris pour une durée de trois ans.

Durant tes études, quels stages as-tu effectué ? Qu’en as-tu retenu ?

Trois ans d’école pour apprendre le métier de masseur-kinésithérapeute, c'est court ! Entre les stages, la rédaction du mémoire en fin de troisième année, l’apprentissage de l’anatomie, de la biomécanique, de la physiologie humaine, etc, c’est dense, mais passionnant.

Être à l'école à Paris m’a permis de réaliser des stages riches en expérience aux Invalides ou à Necker notamment. Mon seul regret est de ne pas avoir fait de stage en libéral, voie que j’ai suivie ensuite.

Travailles-tu en libéral ?

Oui, une fois l’obtention de mon Diplôme d’État en kinésithérapie en 2012, je suis revenu exercé en Loire-Atlantique. Nous avons déménagé à Rezé avec ma compagne et pendant un an, j'ai réalisé plusieurs remplacements de consœurs et confrères. Ces remplacements m’ont permis d’observer différentes manières de travailler en libéral et de me faire ma propre idée sur ce que je voulais faire ensuite.

En 2013, nous avons vu naître notre première fille, et cela m’a donné envie de me poser et de travailler au quotidien dans le même cabinet. C’est ainsi que je suis devenu assistant-collaborateur de Gilles Vailland à Pornic, ma commune d’origine.

Aujourd’hui j’ai mon propre cabinet, à Saint-Viaud, où je suis le seul kiné (mais plus pour très longtemps) mais où je travaille en collaboration avec d’autres professions paramédicales dans la même structure.

Quelles sont les différentes spécialisations possibles d’un kinésithérapeute ? Quelle est la tienne ?

Premièrement, il existe plusieurs modes d’exercices en kinésithérapie. Le plus courant est le kinésithérapeute libéral qui exerce en ville. Mais vous pouvez retrouver des kinésithérapeutes à l'hôpital, en centre de rééducation, dans des clubs sportifs professionnels, en EHPAD, voire, moins fréquemment, dans des entreprises privées importantes.

Ensuite libre à chaque professionnel de se spécialiser ou non au gré de ses expériences et formations professionnelles au cours de sa carrière (en pédiatrie, pneumologie, gynécologie, sport…)

Pour ma part, je me suis spécialisé dans le sport et notamment la course à pied. Je reçois pas mal de sportifs amateurs de mon secteur au cabinet, mais ce n’est pas exclusif, tout le monde peut venir me consulter.

Quels sont tes projets pour la suite ?

Nous venons de déposer, avec mes collègues pharmacienne et infirmière de la même commune, un permis de construire pour la construction d’un pôle santé. Cela va nous permettre de développer et pérenniser l’offre médicale et paramédicale très tendue sur cette commune et donc d’améliorer l’accès aux soins des habitants de la région.

Cela va également nous permettre de travailler dans des conditions optimales en imaginant nous même notre outil de travail.

Pour ma part, avec une surface de travail plus grande, je vais pouvoir enfin accueillir un confrère au cabinet. J’ai déjà hâte de travailler avec lui et d’échanger/partager au quotidien notre métier.

Quelles sont, pour toi, les qualités essentielles pour exercer ta profession ?

Il faut aimer les autres, être curieux, s’intéresser à eux... Être kinésithérapeute, c’est être bienveillant, être à l’écoute, s’adapter au quotidien des personnes auxquelles on fait face, à leur métier, leur manière de vivre, leurs contraintes. Quand un patient vient vous voir, ce n’est pas uniquement une pathologie, ce n’est pas aussi simple et mécanique, derrière une douleur il y a toute une histoire et pour la soigner il faut traiter le patient dans sa globalité.

Aujourd’hui je dirais que je suis plutôt un manager de la douleur, j’aide les patients à comprendre pourquoi ils ont mal, on essaye d’établir un projet de soins ensemble pendant lequel je vais les accompagner et qui leur permettra de retrouver une vie le plus confortable possible en fonction de leurs objectifs.

Le métier a-t-il changé ces dix dernières années ?

Oui il a beaucoup évolué, dans le bon sens, et j’espère qu’il va continuer d’évoluer ainsi.

Ça semble être le cas avec le débat actuel au Sénat et à L’Assemblée Nationale pour tester l’accès direct aux soins de kinésithérapie pour les patients dans certains cas (entorse de cheville, lombalgie).

Les études de kinésithérapie ont changé ces dernières années, plus orientés vers la recherche notamment, développant encore plus de qualités aux étudiants en kiné et les rendant plus armés pour l’exercice professionnel ensuite.

Aujourd’hui, le travail avec les patients est bien plus individualisé et les critères bio-psycho-sociaux des douleurs de ces derniers bien mieux pris en compte dans leur traitement.