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Intégrez les Mines et la Marine avec Cyprien Bertran de Balanda
Intégrer l'école des Mines ou intégrer la Marine, c'est un peu la même chose : nombreux jeunes sont attirés par ces deux corps mais peu d'entre eux osent franchir le pas, notamment à cause de la rigueur et des mythes les encadrant.
Cyprien, quel a été ton parcours scolaire ?
À Saint-Stanislas, j’ai eu la chance d’être en classe européenne en quatrième et en troisième, puis d’aller à Seattle avec ma classe de seconde. Je voulais devenir ingénieur par la suite, comme plusieurs membres de ma famille donc je me suis naturellement orienté vers la filière scientifique. Après avoir intégré la prépa de Clémenceau, pendant deux ans, j’ai préparé les concours. C’est ainsi que j’ai été admis à l’école des Mines de Saint-Étienne, une école d’ingénieurs généralistes.
Parle-nous de cette école
Là-bas, j'ai fait trois ans d'école qui m’ont permis de mûrir mon projet professionnel grâce à des cours orientés vers les problématiques des entreprises et à mes stages de deuxième et troisième année.
En première année, le tronc commun comprenait de l’économie, de la physique, de l’informatique et des mathématiques. C'étaient les quatre modules principaux, ils nous ont donné une très bonne base dans tous ces domaines, c’était très intéressant. À côté de ça, on avait de nombreuses heures de langues : il fallait obligatoirement choisir une deuxième langue après l’anglais ; c’était l’espagnol pour moi, que j’avais continué à étudier en prépa.
En deuxième année, j’ai saisi l'occasion de faire un échange universitaire et suis allé à Séville. J’ai adoré ce semestre, la ville m’a beaucoup plu, et vivre à l’étranger est vraiment enrichissant ; je conseille à tout le monde de le faire s’il en a l’opportunité. Après ça, je suis rentré aux Mines pour le second semestre, et j'ai commencé ma spécialisation en data science.
En troisième année, je devais effectuer mon stage de fin d'études à Londres mais, finalement, à cause du coronavirus, je n’ai pas pu y aller et mon stage s’est entièrement fait en télétravail.
Pourquoi es-tu allé à Séville ? Comment ça s’est passé ?
Pourquoi ? c'était plutôt pour la langue, je voulais vivre dans un pays où on parle la langue locale. Par exemple, en Europe de l'Est, j’aurais eu des cours en anglais et ça ne me tentait pas. J’avais sélectionné l’Irlande, l’Ecosse, l’Argentine et l’Espagne. L'Espagne figurait en position numéro une parce que c’est un pays européen et qui me parlait bien. Là-bas, à Séville, les cours étaient bien et j'ai pratiqué la langue avec mes amis, je suis convaincu d’avoir fait le bon choix !
Quels sont tes domaines d’expertise ?
Je suis ingénieur spécialisé en Data Science.
En deuxième année, j’ai été stagiaire à l'Institut Pasteur. Je devais analyser informatiquement une molécule intervenant dans le processus auditif afin de comprendre dans quelle mesure elle pouvait rendre sourd ou pas. C’était de la science appliquée au domaine de la santé : mon laboratoire était spécialisé en bio-informatique.
Puis, mon stage de troisième année touchait à un domaine totalement différent. L’entreprise londonienne qui m’a embauché en distanciel écrivait des articles sur le web, très variés et insérait de la publicité entre les différentes pages. D’une part, je devais faire en sorte d’inciter les internautes à cliquer sur nos articles qui figuraient en annonce sur différents sites. D’autre part, il fallait optimiser la vente d’espaces en choisissant des pubs ciblées… J’ai bien aimé découvrir ce domaine et le fonctionnement d’une startup, mais je ne me vois pas à long terme dans ce secteur du media buying.
Tes expériences personnelles :
J’ai fait beaucoup de scoutisme, d’abord sous la responsabilité d’un chef de camp, puis, à 17 ans, je devais monter un projet avec 5 autres jeunes scouts pendant deux ans. On a lutté aux côtés d’une association qui s’appelle “Grandir dignement” pour la défense de mineurs malgaches incarcérés. On est allés à la rencontre des jeunes et on a échangé avec eux. On a découvert qu’ils étaient incarcérés dans les mêmes quartiers que les adultes, ce qui les exposait à beaucoup d’inégalités et de violences. Maintenant, grâce à l’action de l’association, ils ont leurs propres quartiers et sont plus tranquilles. Pendant notre action sur place, bien que nous ne changions pas leur vie du tout au tout, nous étions contents et émus de voir qu’ils étaient heureux chaque jour de notre arrivée et du temps que l’on passait ensemble. C’est un très beau souvenir.
Actuellement, tu es officier de Marine ?
Oui. En parallèle de ma troisième année, j'ai postulé pour la Marine, en contrat de VOA (Volontaire Officier Aspirant). C’est un contrat qui est proposé à tous les Bacs+3, pour plusieurs spécialités. Je suis chef du quart : en mission, je dois m’occuper, pendant mes quarts (c’est-à-dire entre quatre et huit heures par jour), de la conduite nautique et de la réussite des tâches. À ce moment, je ne reçois d’ordres que du commandant. En pratique, je m’assure du bon cap du bateau, je donne l'alarme s’il le faut, j’assure la vie courante à bord (par exemple la diffusion du programme), je lance les entraînements de lutte contre les incendies, j’indique les pannes…
C’est un poste à responsabilité. Si le bateau a un accident, c’est, juridiquement, au commandant et au chef du quart que ça incombe.
Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?
En prépa, j’avais la possibilité de présenter l’école navale mais je ne l’ai pas fait. Pendant mon cursus aux Mines, un ami m’a parlé du VOA et j’ai décidé de tenter l’expérience. J’avais envie de voyager, de voir autre chose et de découvrir le monde militaire (qui est assez énigmatique de l’extérieur). Après quelques semaines de cours de navigation à l’école navale, sur la presqu’île de Crozon, j’ai été affecté sur un bateau basé à Tahiti, en Polynésie Française. Là-bas, nous effectuons notamment de la police des pêches, de la protection du territoire et de l’assistance aux populations locales.
C’est une expérience très intéressante à mener en sortie d’école parce qu’on apprend à assumer des responsabilités rapidement. Chose qui existe dans très peu d’entreprises en début de carrière. Enfin, la vie en équipage lors de missions de plusieurs semaines est sans pareille, c’est tout à fait unique, et j’encourage tout le monde à tenter ce volontariat d’un an.
Je me plais beaucoup cette année, mais je ne souhaite pas rester dans la Marine, car je ne me sens pas la vocation de marin. Pour l’année prochaine, je compte travailler dans le civil dans mon domaine d’expertise, et m’engager dans la réserve de la Marine.
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